OPERA – Casser les moules – Romper los moldes

En ce qui concerne l’art lyrique, l’opposition entre les lectures traditionnelles et d’autres moins respectueuses du passé, n’a rien de nouveau.
Je viens de visionner deux productions des Opéras de Paris qui sont deux exemples éblouissants de relectures de chef-d ‘œuvres absolument  classiques : La Traviata, de Giuseppe Verdi et Les Indes Galantes de Jean-Philippe Rameau.

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La Traviata, dans la mise en scène de Simon Stone, est transposée dans notre XXIe siècle. La courtisane Violetta devient une influenceuse. Une métaphore on ne peut plus juste. Les influenceuses, ainsi que les influenceurs, qui font les choux gras des réseaux sociaux le temps de leur quart d’heure de renommée, ne sont-elles pas les prostituées d’un capitalisme devenu fou ?
Cette singulière Violetta est incarnée par la jeune, et très belle, soprano sud-africaine Pretty Yende. Une Violetta aussi sensuelle que fragile, dont la voix somptueuse s’adapte merveilleusement aux différentes émotions que traverse son personnage tout au long des trois actes de Traviata.
À ses côtés, en parfaite connexion avec elle, Benjamin Bernheim, un Alfredo vibrant de séduction à la voix superbe.

https://www.youtube.com/watch?v=s1StdAtZyx0

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Les décors de Bob Cousins suivent de près le monde en folie crée par Stone. Nous passons d’une discothèque, et même ses poubelles à un kébab, à une ferme avec une vraie vache, au deuxième acte. Or, ce sont surtout les murs-écrans où se projettent les photos instagram, les messages des followers de la protagoniste qui nous placent au cœur de son univers.

https://www.youtube.com/watch?v=ir8I-1IZLH8

N’ayant pu apprécier que quelques scènes de cette version si contemporaine  de Traviata, j’attends avec impatience de la trouver en entier sur les réseaux sociaux.

Complètement à l’opposé, et j’ouvre ici une parenthèse, celle que les journalistes nomment la Traviata de Valentino, le célèbre couturier italien ayant vêtu la protagoniste de robes qui, à mon avis, n’ont rien d’ahurissant, et sûrement investi beaucoup d’argent dans la production. La mise en scène, d’une platitude même pas digne d’un petit théâtre de province, est signée Sofia Coppola. Que dire des interprètes, Francesca Dotto et Antonio Poli ?  Qu’ils sont aussi plats que la mise en scène, aucune émotion vraie ne transparaît dans leur jeu.

https://www.youtube.com/watch?v=2tFes-W4PB0

Loin de moi l’idée de prôner ici une modernisation tout azimut des classiques.

Or, une remise à jour pourrait éventuellement séduire un public que l’opéra rebute en règles générales. Voici à quoi je pensais devant Les Indes  Galantes, de Jean-Philippe Rameau, mise en scène par Clément Cogitore, avec une chorégraphie de Bintou Dembélé. C’est l’actualité que vise cette mise en scène, l’univers des cités ainsi que celui des réfugiés.
J’ai lu plusieurs critiques négatives de ce spectacle. Même si mon opinion n’est que celle d’un spectateur, spectateur avisé peut-être, mais spectateur quand même, ces Indes Galantes mon semblé éblouissantes, et m’ont ému très souvent.

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Dès le début, le ton est donné. , Hébé,  une Sabine Devielhe sublime coiffée à la Bernadette Chirac, organise un défilé de mode, interrompu par les CRS.
Deux scènes m’ont particulièrement ému, Le Turc  généreux, où le navire de Valère, un excellent Mathias Vidal, devient un rafiot de migrants enveloppés dans leurs haillons de fortune.

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Et puis, bien évidemment, l’apothéose finale dans laquelle les Sauvages sont devenus des jeunes des cités, y compris Adario, Florian Sempey et Zima, Sabine Devielhe, qui se mettent au hip hop comme tout un chacun, tandis que Damon, Stanislas de Barbeyrac, et Alvar, Alexandre Duhamel, et leurs troupes colonisatrices ont pris l’uniforme de la police anti émeutes.
C’est surtout dans cette dernière « entrée » que le magistral détournement opéré par Clément Cogitore et Bintou Dembélé sur l’opéra-ballet de Rameau apparaît le mieux. D’une pièce célébrant la colonisation des « Indes sauvages », ils ont créé un spectacle où les descendants des colonisés prennent, dans un certain sens, leur revanche.

À remarquer aussi, le magnifique support musical offert par la Cappella Mediterranea, sous la baguette de l’argentin Leonardo García Alarcón.

https://www.youtube.com/watch?v=TfQJZ76WR0U

En lo que concierne al arte lírico, la oposición entre las lecturas tradicionales y otras menos respetuosas del pasado, no es nada nuevo.
Acabo de ver dos producciones de las Óperas de París que son dos ejemplos brillantes de obras maestras absolutamente clásicas: La Traviata,  de Giuseppe Verdi y Las Indias Galantes de Jean-Philippe Rameau.

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La Traviata, con una puesta en escena de Simon Stone, se transpone a nuestro  silo XXI. La cortesana Violetta se vuelve una influenciadora. Una metáfora muy justa. Las influenciadoras, así como los influenciadores, que enriquecen a las redes sociales durante su cuarto de hora de fama, ¿no son acaso las prostitutas de un capitalismo vuelto loco?
Esta singular  Violetta es encarnada por la joven, y muy bella, soprano sudafricana Pretty Yende. Una Violetta tan sensual como frágil, cuya voz suntuosa se adapta maravillosamente a las diferentes emociones que atraviesa su personaje a lo largo de los tres actos de Traviata.
A su lado, con una conexión perfecta, Benjamin Bernheim, un Alfredo vibrante de seducción con una voz soberbia.

https://www.youtube.com/watch?v=s1StdAtZyx0

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La escenografía de Bob Cousins sigue de cerca el mundo enloquecido creado por Stone. Pasamos de una discoteca , y aún a sus tachos de basura, a un kebab, a una granja con una verdadera vaca en el segundo acto. Sin embargo son sobre todo las paredes pantalla donde se proyectan las fotos instagram, los mensajes de los seguidores de la protagonista los que nos ubican en el corazón de su universo.  ,
https://www.youtube.com/watch?v=ir8I-1IZLH8

Habiendo sólo podido apreciar algunas escenas de esta versión tan contemporánea de Traviata, espero con impaciencia encontrarla completa en las redes sociales.

Completamente opuesta, y abro un paréntesis, la que los periodistas llaman la Traviata de Valentino, el célebre modisto italiano vistió a la protagonista con vestidos que, a mi entender, no tienen nada de asombroso e invirtió seguramente mucho dinero en la producción.  La puesta en escena, de una chatura ni siquiera digna de un pequeño teatro provinciano, está firmada por Sofía Coppola. ¿Qué decir de los intérpretes, , Francesca Dotto y Antonio Poli?  Que son tan chatos como la puesta en escena, ninguna emoción verdadera trasparece en su juego.

https://www.youtube.com/watch?v=2tFes-W4PB0

Lejos de mí la idea de pedir una modernización absoluta de los clásicos.

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Una puesta al día, empero, podría eventualmente seducir a un público que rechaza la ópera en reglas generales. Esto es lo que pensaba ante Las Indias Galantes, de Jean-Philippe Rameau, puesta en escena por Clément Cogitore, con una coreografía de Bintou Dembélé. Esta puesta en escena apunta a la actualidad, al universo de los barrios carenciados así como al de los refugiados.
Leí varias críticas negativas de este espectáculo. Aún si mi opinión es sólo la de un espectador,  un espectador advertido quizás pero sólo un espectador, estas Indias  Galantes me parecieron deslumbrantes y muy a menudo, me emocionaron.
El tono está dado desde el comienzo. Hebe, una Sabine Devielhe sublime, peinada como  Bernadette Chirac, organiza un desfile de modas, interrumpido por la policía anti disturbios.
Dos escenas me conmovieron particularmente, El turco generoso, en la que el navío de Valère, un excelente Mathias Vidal,  se transforma en un barquichuelo de migrantes envueltos en sus harapos de fortuna.

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Y luego, evidentemente, la apoteosis final en la quue los Salvajes que se han vuelto jóvenes de los barrios carenciados, aún Adario,  Florian Sempey y Zima, Sabine Devielhe, que se ponen a bailar hip hop como todos, mientras que Damon, Stanislas de Barbeyrac, y Alvar, Alexandre Duhamel, y sus tropas colonizadoras tomaron el uniforme de la policía anti disturbios.
El magistral cambio operado por Clément Cogitore y Bintou Dembélé en la ópera ballet de Rameau se ve sobre todo en esta última « entrée ». De una obra que celebraba la colonización de las « Indias salvajes », han creado un espectáculo en que los descendientes de los colonizados se toman, en un cierto sentido, la revancha.

Notable también el magnífico soporte musical dado por  la Cappella Mediterranea, bajo la batuta del argentino Leonardo García Alarcón.

https://www.youtube.com/watch?v=TfQJZ76WR0U

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